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Le Zouave ou La Louise quelle est l'épave de l'anse de Ficaghjola ?

Les plongeurs de l'association Corse images sous-marines sont partis sur les traces de la Louise. Un paquebot qui s'est échoué dans le port de Bastia en 1860. Une enquête passionnante qui les a menés jusqu'à la découverte d'un monument aux morts oublié

Une histoire maritime oubliée du plus grand nombre. Le destin tragique de deux paquebots qui se sont échoués dans le port de Bastia au XIXe siècle à quelques années d'intervalle.

Et c'est la curiosité scientifique mêlée à une passion de la mer qui a poussé les deux plongeurs de Corse images sous-marines à mener l'enquête pour retracer la véritable histoire de ces deux navires à vapeur. La Louise et Le Zouave, deux bateaux quasiment similaires, fleurons des compagnies maritimes de l'époque.

 

En revanche, le nombre de victimes lors de leurs naufrages est loin d'être identique.

 

Le premier s'est échoué dans la nuit du 22 au 23 février 1860 sur les blocs du vieux môle du port de Bastia en faisant près de quarante-quatre victimes. Le lendemain, un long convoi de cercueils est conduit en l'église Saint-Jean. Le drame est national.

 

Le second, Le Zouave, a sombré le 30 décembre 1873, sur les rochers de la jetée du Dragon, en ne faisant qu'une seule victime, son capitaine.

Un drame national

Le naufrage de La Louise aura bien évidemment marqué beaucoup plus les esprits de l'époque de par l'ampleur de sa tragédie humaine.

 

Et la légende urbaine présente l'épave qui se situe dans l'anse de Ficaghjola comme La Louise. Une erreur pour Alain Touzet et Pierre-Jean Micaelli de Corse images sous-marines qui ont remonté le fil de l'histoire. Plongée sur l'épave, lecture des archives départementales, analyses des données, après plusieurs mois d'enquête, les deux hommes sont quasiment certains des résultats de leur recherche. L'épave qui gît au fond de l'anse de Ficaghjola est Le Zouave.

 

"Au départ, avec Pierre-Jean Micaelli, nous nous demandions après une énième plongée sur l'épave présentée comme celle de La Louise comment celle-ci pouvait se trouver à plus de 800 mètres de son lieu de naufrage et de l'autre côté de l'éperon rocheux que constitue la citadelle de Bastia", raconte le plongeur Alain Touzet.

 

En outre, d'après les renseignements récoltés par ces chercheurs, Le Zouave aurait été désossé par des ferrailleurs italiens sur une plage au sud de Bastia.

"Et cette plage à l'époque n'était pas l'Arinella mais l'anse de Ficaghjola", souligne Alain Touzet en ajoutant qu'à la suite de recherches au musée de Bastia il a également noté un texte inscrit sur le tableau de La Louise mentionnant "qu'à l'emplacement du naufrage de La Louise il ne reste plus que quelques mâts et un bout de la coque. Vis-à-vis des tempêtes il n'est pas possible que l'épave ait pu être emportée dans une petite anse à 800 mètres de là. Les restes de La Louise, au droit du petit palace du quai des martyrs, ne sont plus visibles et probablement enfouis sous les enrochements de protection du tunnel gagné sur la mer".

À la recherche du monument aux morts

Mais le travail de recherche des deux hommes ne s'est pas arrêté là.

 

Ils sont également partis sur les traces du monument aux morts de La Louise. Un naufrage causant la mort de quarante-quatre personnes en 1860 sans aucun lieu de commémoration. Impossible pour les deux plongeurs. D'autant plus que ce paquebot à vapeur de plus de 55 mètres arrivait de Livourne et les victimes causées par le naufrage étaient en grande partie d'origine italienne.

 

"Il était difficilement envisageable à cette époque de rapatrier les victimes en Italie. Nous avons donc mené des recherches au cimetière de Bastia", poursuit Pierre-Jean Micaelli et avec l'aide d'indices communiqués par le service historique de la ville de Bastia, les chercheurs ont pu identifier le monument aux morts et le caveau des victimes du naufrage. Il se trouve dans l'allée principale du cimetière derrière le buste du poète Viale.

 

Ce dernier, illisible, avait été oublié car partiellement détruit par les troupes allemandes à la suite de l'explosion du dépôt de munitions italien en septembre 1943.

 

Depuis, à l'initiative de la collectivité de Corse et de la mairie de Bastia, une plaque en souvenir a été déposée en 2020.

Elle se trouve sur la partie supérieure du môle génois dit de la Madonetta où se trouve le phare vert. Il y est inscrit : "Dans la nuit du 22 au 23 février 1860, vers minuit le vent soufflait, la tempête se déchaînait, la mer battait sur la côte. La Louise, malmenée par les éléments, manqua l'entrée du port et se brisa sur la jetée. Des 80 passagers et membres d'équipage, plus de quarante périrent."

 

Cette catastrophe a conduit Napoléon III à financer les travaux de l'actuel port de commerce la même année.

Source article Corse Matin: 

https://www.corsematin.com/articles/le-zouave-ou-la-louise-quelle-est-lepave-de-lanse-de-ficaghjola-120342

- Le naufrage de La Louise:

 Paquebot-poste à vapeur de 55.70 m, 120CV, de la Compagnie Valéry Frères et Fils (1840-1883)535 qui, parti de Marseille dimanche dernier (19 février), revenait de Livourne à destination de Marseille, arrivant à Bastia, à l’entrée du port, par très mauvais temps (ouragan), fut projeté sur le banc de rochers s’élevant entre le port et le phare et sombra dans la nuit du 22 au 23 février 1860 avec 58 passagers et 26 hommes d’équipage (soit 84 personnes).

La Louise avait à son bord 58 passagers et 26 hommes d’équipage. Il y aurait eu seulement 26 survivants (passagers et marins) 58 victimes. Il y aurait eu seulement 32 corps repêchés , donc 26 disparus.

- Voici une version assez détaillée des événements publiée dans le Journal des débats politiques et littéraires du 1er mars 1860, ne faisant que reproduire la Gazette des Tribunaux. A minuit et demie, le paquebot Louise a paru à l’entrée du port, où le pilote l’attendait avec des amarres. La mer était en ce moment très houleuse ; le capitaine, craignant sans doute de s’être trop rapproché de la nouvelle jetée, crut prudent de virer de bord et de franchir la passe par le côté ouest ; mais soit que l’obscurité de la nuit ne lui ait pas permis de reconnaître le danger, soit que la machine ait été impuissante à lutter contre la force du courant, le navire fut entraîné à la dérive contre les blocs de l’ancienne jetée, et des voies d’eau considérables s’étant fait jour par la cale, il se remplit en un instant. Des cris de détresse, et de terreur retentirent alors à bord du navire, où tout devint confusion et désespoir. Le capitaine, voyant l’imminence du danger, semble perdre son sang-froid et menace de se brûler la cervelle. Ceux qui savent nager se jettent à la mer, afin de ne pas être engloutis avec le navire ; plusieurs d’entre eux parviennent à atteindre les blocs, où ils sont arraché du milieu des flots par l’agent sanitaire PRUDENTI, le garde de Santé CECCONI et le sieur STAFFE, qui, les premiers, sont accourus à leur secours.Bientôt les marins des autres navires organisent des moyens de sauvetage sous la direction du commissaire de l’inscription maritime et des autres autorités de la ville ; des feux sont allumés de toutes parts et viennent éclairer de leur reflet une scène des plus désolantes. Pendant que quelques naufragés luttent contre la fureur des vagues avec l’énergie du désespoir et sont entraînés au loin par le ressac sans pouvoir saisir les cordes de salut qui leur sont jetées, on voit un des canots de la Louise chavirer avec les passagers dont il était chargé. Deux seulement parviennent à se sauver en se tenant à la quille : ce sont le second du navire et un passager italien qui furent recueillis par des  l’embarcations.

Cependant les cris de désespoir des infortunés qui étaient restés sur le pont annonçaient que bientôt le navire allait sombrer ; on essaie de leur porter secours, mais en vain ; le navire s’affaisse, penche et disparaît au fond du gouffre, où vont s’engloutir les malheureux naufragés ; on n’aperçoit plus alors que l’extrémité auxquels se tiennent cramponnées cinq personnes qui ne cessent, par leurs cris suppliants, du secours. Personne n’ose risquer sa vie pour les sauver, lorsque trois capitaines, marins du port de Bastia, les nommés Paulin BOCOGNANI, Ange RICCI et Jacques DENOBILI se jettent sur une barque, et au péril de leurs vies et vont arracher à la mort ces infortunés, au milieu des acclamations de la foule.Il était alors trois heures du matin, et vingt six passagers ou marins avaient seuls répondu à l’appel ; on suppose que tous les autres ont péri. Jusqu’à présent la mer a rejeté douze cadavres.Parmi les victimes on compte le capitaine, le lieutenant et le maître d’équipage, deux prêtres, quatre femmes et cinq enfants. Rien n’ayant pu être sauvé, on ignore le nom des infortunés qui ont péri dans ce triste naufrage (Gazette des Tribunaux).

- Le capitaine pozzo di Borgo 

Pozzo di Borgo dominique Martin, né le 21 août 1812 en Ajaccio, fils d’Antoine et de Felice MARIGNANA.

- Taille: 1m48

- Cheveux châtain,

- Yeux marrons

-Front bas, nez rond, bouche moyenne,     menton rond, visage ovale

- Etat de service 

 - Le 4 juillet embarqué sur la Sainte Marie au p.c. n° 70. Débarqué le 25 août 1828. 1829 - Le 9 novembre 1829 embarqué sur la Sainte Marie au p.c. n° 4. Débarqué le 26 novembre. 1830 - Le 22 novembre 1830 permis d'aller à Toulon pendant 3 mois pour affaires particulières, n'en a point profité. 1831 - Le 1er juin 1831 permis d'aller à Toulon pendant 6 mois pour affaires particulières. Le 7 juin embarqué à Toulon sur le brigantin le Loiret ; débarqué le 8 du dit, et passé à la 5e Division. Le dit jour embarqué sur la frégate la Bellone.Présent au 31 décembre 1831.1832 - Débarqué et destiné à la Division le 28 mai 1832. Embarqué sur le vaisseau ? (type de navire illisible) le Marengo le 24 juin. Continue au 31 décembre 1832.Inscrit aux Matelots le 24 juillet 1833 - Folio 752 n° 494- Le capitaine POZZO DI BORGO, employé de la compagnie maritime Valéry à partir de 1847.

Le Naufrage de a Louise CISM 23/02/1860

Le naufrage du Paquebot La Louise par Corse Images Sous-Marines

Zone de naufrage du paquebot La Louise et du paquebot Le Zouave

Animation le naufrage de la Louise par Corse Images Sous-Marines 

Le paquebot La Louise

L'épave de Ficaghjola Bastia

Le monument aux morts du naufrage de La Louise cimetière de Bastia 

Monument aux morts la Louise

Plaque commémorative du naufrage de La Louise

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